Sur tous les
forums spécialisés dans le débat autour de la chirurgie esthétique, il n'est
pas rare de rencontrer des témoignages accusant certains chirurgiens
d'incompétence.
On y parle
de chirurgies ratées et de chirurgiens incompétents.
Pour les
esprits apaisés et le bon sens : qui détermine l'incompétence d'un chirurgien ?
Les
défenseurs de la chirurgie esthétique possèdent une argumentation solide pour
dire que l'incompétence chirurgicale ne peut pas être jugée par l'opinion
publique et encore moins par les patients.
Selon leur
logique, les comités scientifiques, les Institutions réglementaires et les
corps des médecins plasticiens, représentant les chirurgiens d'une manière
générale et les chirurgiens esthétiques d'une manière particulière, la
compétence ou l'incompétence d'un chirurgien ne doit en aucun cas être posée
sous cet angle.
Tant il est
vrai que les chirurgiens sont tous formés, habilités par les facultés de
médecine, les grands services de chirurgies esthétiques mondiaux, et les
instances officielles.
Le
chirurgien est donc un praticien dûment habilité de par ses paires et par les
réglementations qui régissent la pratique de la chirurgie.
Les mêmes
défenseurs des chirurgiens soulignent et expliquent, à force théories et
arguments, que l'acte chirurgical intrinsèque n'est pas un acte isolé de ses
contextes et de ses environnements, ni de son cadre légal et contractuel.
Selon eux,
le chirurgien intervient dans un cadre où sont associés plusieurs intervenants,
plusieurs interférences.
On peut en
citer les infrastructures et les équipements chirurgicaux disponibles sur les
lieux de la chirurgie.
La
coopération des équipes médicales et paramédicales, les exigences tarifaires et
les surenchères nourries par l'appréciation du coût de l'acte chirurgical.
L'entrée en
lice du marketing exercé par les sites et les agences de tourisme médical ainsi
que par les cliniques et enfin par la perception personnelle du patient du
résultat de la chirurgie.
Vu du côté
du patient et de l'opinion publique, une chirurgie dont le résultat est mal
apprécié ou jugé non conforme à l'attente et au souhait exprimé, est une
responsabilité exclusivement imputée au chirurgien, seul maître de son geste et
de sa technique.
Pour le
patient insatisfait, l'accusation du chirurgien met en cause la compétence et
le savoir faire du chirurgien tout le long du processus.
Il n'y a pas
que l'instant opératoire.
La première
consultation, premier contact humain entre le patient et son médecin, désigné
ou choisi, installe déjà le type de relations qui régissent les rapports entre
les deux concernés.
Le patient
attend que son chirurgien le rassure, l'écoute, et installe un climat de
confiance.
Il attend
que son chirurgien lui explique les diverses phases de l'intervention et enfin
qu'il anticipe et dissipe ses craintes et ses doutes quant aux suites
postopératoires et aux complications envisageables.
Le patient
juge le rendu final de son chirurgien compte tenu de l'ensemble de ces critères
et de ses attentes et de son appréciation personnelle du résultat obtenu.
Pour lui,
l'incompétence est nécessairement liée à chacun des critères évoqués.
Un patient
particulièrement insatisfait du déroulement du stade postopératoire, va déjà
nourrir des suspicions envers son chirurgien et sera moins clément pour juger
son travail (à chaque stade, préopératoire, opératoire, postopératoire).
Sa
perception peut être influencée à chacune des étapes et affecter son jugement
final.
À partir de
cette réflexion, la compétence d'un chirurgien est une affaire de perception
beaucoup plus qu'une évaluation professionnelle pure de l'opération prise sous
le seul angle de la justesse et de la précision de l'acte chirurgical.
À mon avis, il faut éviter les jugements rapides et ne pas ternir l'image et la réputation des chirurgiens sur la base d'impressions, de perceptions et de ressentis.
Docteur Fabrice
Excellente analyse docteur. Comme quoi il faut raison garder avant d'accuser.
RépondreSupprimerIl est constructif d'aider chaque concerné par une chirurgie esthétique à mieux comprendre les tenants et les aboutissants.
Ainsi, je trouve qu'il y'a là une invitation à la raison et au bon discernement.
Il apparaît cher docteur au vue de votre développement que chacune des deux parties concernées (médecin, patient) a sa propre argumentation et que tout jugement reste subjectif.
RépondreSupprimerUne analyse qui pousse à méditer et que je considère qu'elle tombe à point pour moraliser et nuancer le débat.
Cette analyse place la compétence des chirurgiens dans son vrai contexte et montre combien elle est associée à divers degrés de responsabilités.
RépondreSupprimerEn tout cas, c'est une réflexion que je partage et j'invite tous les intervenants à l'observer dans le calme et le discernement. Qui a raison, qui a tort ? à chacun ses arguments.
Soyons donc prudents.